Qu’est-ce que la greffe de rein ?

Quand la greffe de rein est-elle possible ?

La greffe1 rénale est possible pour toute personne souffrant d’insuffisance rénale sévère qui ne présente pas de contre-indication au traitement immunosuppresseur ou pour qui les risques liés à l’opération ne sont pas excessifs.

Ci-dessous quelques exemples de risques opératoires :

  • Âge de plus de de 85 ans
  • Cancer évolutif
  • Maladie cardio-vasculaire ou respiratoire sévère rendant impossible une anesthésie générale
  • Maladie infectieuse non contrôlée
  • Maladie psychiatrique non stabilisée
  • Démence ou une autre incapacité à prendre sérieusement et avec rigueur des médicaments
  • Une obésité majeure

Lorsque ces risques peuvent être résorbés par des traitements, la greffe peut être envisagée par la suite.

La consultation pré-greffe

C’est une rencontre avec le médecin responsable de la transplantation rénale. Celui-ci va, au cours de cet entretien, vous confirmer l’absence de contre-indication et vous informer sur les détails des traitements médicamenteux et sur l’opération de la greffe. Il pourra répondre à toutes vos questions : délai d’attente, survie du greffon rénal, etc. En général, ce rendez-vous est assez long, n’hésitez pas à noter les réponses à vos questions pour y revenir par la suite.

Contrairement à certaines greffes, comme celle du cœur ou du foie, la greffe rénale n’a pas de caractère d’urgence. Des traitements de substitutions existent tels que la dialyse. Le choix de la modalité de dialyse est alors une décition importante à prendre dès l’annonce d’une maladie rénale irréversible et au vu d’une attente de greffe plus ou moins longue.

La consultation pré-greffe à l’hôpital Necker
(Source : Renaloo)

L’inscription sur la liste d’attente de greffe

Une inscription sur la liste d’attente nationale doit être envisagée au plus vite.

Vous pouvez consulter le site de la haute Autorité de Santé2 afin d’en savoir plus sur l’accès à cette liste.

En principe, toute personne concernée par une maladie rénale irréversible3 peut être inscrite sur la liste d’attente sans être obligatoirement dialysée et ce dans les 12 à 18 mois avant d’avoir besoin d’un traitement de suppléance (dialyse ou greffe).

Les échanges et l’information avec le médecin sur les différents traitements de suppléance sont privilégiés et recommandés. En outre, lors de ces échanges les questions et informations sur la greffe de donneur mort et donneur vivant pourront être abordées.

Le bilan de pré-transplantation ou l’orientation vers une équipe de transplantation doit être entamé en concertation avec chaque personne concernée.

Le parcours de pré-greffe rénale

L’exemple du CHU de Rouen

Le parcours pré-greffe rénale au CHU de Rouen

(Source : CHU de Rouen)

La qualité de vie avec une greffe

La qualité de vie4 des personnes greffées est assez proche de celle de la population générale.

Pour les personnes ayant bénéficié d’une greffe, outre une meilleure qualité de vie retrouvée et une meilleure espérance de vie, il est possible d’envisager un retour à l’emploi, une reprise d’activité physique adaptée et aussi de fonder une famille si ceci est encore envisageable.

Et si je choisissais de me remettre au sport ?

Il ne faut pas hésiter à envisager de reprendre ou commencer une activité physique, en particulier lorsqu’on est atteint d’une maladie rénale. 

Vous pouvez consulter les activités de l’Association Trans-Forme. Cette association aide les patients dialysés et transplantés à continuer le sport en diffusant de nombreuses informations et en organisant des événements sportifs à forte visibilité pour faire la promotion du don d’organe. 

Quand la greffe arrive, la vie peut reprendre son cours. Se remettre au sport peut représenter une belle revanche sur la vie, une renaissance.

Découvrez les témoignages de Charlène, Catherine et Sabine, ayant vécu cette reconquête de la vie. Vidéo réalisée lors des Jeux Mondiaux des Transplantés en 2017.

Parcours de vie, présentation de l’association Trans-Forme

(Source : Association Trans-Forme)

Le don du vivant

La greffe de donneur vivant5 nécessite deux interventions (donneur et receveur) se déroulant en parallèle le même jour. 98 % des personnes ayant fait ce don d’organe de leur vivant sont prêts à recommencer.

Il est possible de donner un rein de son vivant quand on a un lien famillial ou affectif avec le receveur. En 2021, sur près de 3 251 greffes de rein en France 502 ont été réalisées grâce à des dons de donneurs vivants.

Don du vivant, don de vie

Contrairement à ce qu’on pense, recevoir un rein de la part d’un proche peut être psychologiquement difficile à accepter. Le don du vivant permet de réduire le temps d’attente de greffe (durée variable selon les régions) mais aussi une longévité plus grande du greffon. Aujourd’hui 20% des dons viennent de donneurs vivant, la France vise les 50% pour les prochaines années.

Il faut à peu près 4 à 6 mois non compressibles pour évaluer un donneur vivant (évaluation médicale et psychologique).

Donner un rein de son vivant

(Source : France 3 Nouvelle-Aquitaine)

L’opération de greffe rénale

L’opération de greffe rénale6, qu’il s’agisse d’une greffe à partir d’un donneur décédé ou d’un donneur vivant, dure environ deux à trois heures. Le rein est placé dans la fosse iliaque au bas de l’abdomen, à droite ou à gauche, indépendamment du rein (droit ou gauche) prélevé. On connecte les vaisseaux sanguins principaux du rein greffé à la veine et à l’artère iliaques externes du receveur. On reconnecte également l’uretère du rein greffé à la vessie du receveur.

Une vidéo pour illustrer l’opération (âmes sensibles s’abstenir, Source : AlloDocteur)

L’opération de la greffe rénale

(Source : Greffe de rein : comment ça marche ? – Le Magazine de la Santé)

A quoi servent les traitements immunosuppresseurs ?

Le rein greffé est reconnu par l’organisme comme un tissus étranger.

Comme vous avez pu le voir dans la vidéo sur l’opération chirurgicale de transplantation rénale, la réaction de rejet s’établit dès l’implantation du rein avec plus ou moins d’intensité.

Les premières greffes de l’histoire furent des échecs et des progrès considérables ont été faits depuis, notamment grâce au développement des connaissances médicales en immunologie et le développement des traitements immunosuppresseurs7.

L’objectif essentiel du traitement immunosuppresseur est donc d’éviter la survenue du rejet et de le traiter si celui-ci survient malgré tout. Pour éviter cette réaction, il faut diminuer les défenses immunitaires par la prise régulière de plusieurs de ces traitements :

  • les corticoïdes (Solupred® ou Cortancyl®)
  • le mycophénolate (Cellcept®, Myfortic®)
  • Le Tacrolimus (Prograf®, Advagraf® ou Envarsus®)
  • L’Azathioprine (Imurel®)
  • La Ciclosporine (Sandimmun®, Néoral®)
  • La rapamycine (Sirolimus® ou Rapamune®)
  • L’évérolimus (Certican®)
  • Le Belatacept (Nulojix®)

L’association de ces immunosuppresseurs a permis d’en diminuer les doses et donc les effets secondaires tout en conservant les avantages.

(Source : La transplantation rénale, et après…, Service de transplantation pour adulte de l’Hôpital Necker)

Le prélèvement d’organe

Une course contre la montre

Le reportage “Greffe et Dons d’Organes : la course contre la montre” illustre en détail le parcours de la greffe et le don d’organe ! Tout y est y compris la présentation du fonctionnement du logiciel CRISTAL qui régit les données des receveurs et de donneurs pour la meilleure compatibilité possible.

Greffe et prélèvement d’organe : une course contre la montre

(Source : Urgences)

Le consentement présumé, que dit la loi ?

En France, la loi indique que nous sommes tous présumés donneurs, c’est-à-dire donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus d’être prélevé.

Au moment du décès, avant d’envisager un prélèvement d’organes et de tissus, l’équipe médicale vérifiera que vous n’êtes pas inscrit sur le registre national des refus7. Si tel n’est pas le cas, il sera vérifié auprès des proches que vous n’avez pas fait valoir de votre vivant votre opposition à l’écrit ou à l’oral.

Dans le cas d’une expression orale, l’équipe médicale demandera aux proches d’en préciser les circonstances et de signer la retranscription qui en sera faite par écrit.

Le consentement présumé, que dit la loi ?

(Source : Agence de la Biomédecine)


Le prélèvement d’organe : don d’organe, don de vie